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Lundi
21 décembre 2020
21h00

  • En vidéo
  • Gratuit

Pour cette soirée au Châtelet, tout ce qui fait l’Ensemble intercontemporain est réuni ou presque : diversité, originalité, virtuosité, création et répertoire, entrelaçant pièces solistes, œuvres de chambre et grand ensemble dirigé.

Un classique du vingtième siècle, pour hautbois de Luciano Berio, côtoie ainsi le virevoltant Entrelacs de Yan Maresz, et trois créations, de trois compositeurs issus de nationalité et de génération différentes. Le jeune basque Mikel Urquiza partage l’affiche avec deux compagnons de route de l’EIC : la polonaise Agata Zubel, et l’autrichien, d’origine suisse, Beat Furrer qui offre à Martin Adámek la primeur de son tout nouveau concerto pour clarinette.

C’est au son de la grosse caisse que s’ouvre le concert, avec mono-drum d’Agata Zubel. Comme son titre le suggère avec humour, la pièce est un monodrame, dont le protagoniste est pour le moins inattendu : un percussionniste avec une grosse caisse ! L’occasion pour la compositrice polonaise d’explorer les possibilités virtuoses trop souvent négligées de l’instrument en même temps que le potentiel théâtral du dispositif.

Caractéristique de « l’hédonisme exigeant » de Yan Maresz, Entrelacs (1999) virevolte entre les inspirations jazz, rock et française impressionniste de son compositeur avec une agilité confondante. Le titre fait référence non seulement aux motifs décoratifs, aux ondulations de l’eau ou de l’air et aux connexions et interactions complexes (communicationnels ou biologiques) mais aussi et surtout à « l’union d’éléments indépendants cohabitant harmonieusement ».

Destiné originellement à un concert mis en scène par Alexander Fahima et intitulé A Cabin in the Woods, la création du jeune basque Mikel Urquiza Oiseaux gazouillants et hibou qui se retourne nous invite quant à elle à une réinvention de la nature. Tirant son titre du nom d’un automate hydraulique construit par Philon de Byzance au IIIe siècle av. J.-C., l’œuvre en rejoue pour nous la scène — la joie de la proie est périodiquement interrompue par le regard sérieux du prédateur —, dans un gracieux jeu de cache-cache sonore.

Le cache-cache se poursuit dans la Sequenza VII pour hautbois (1969), puisque Luciano Berio fait dialoguer son soliste avec un double énigmatique, caché en coulisse : un Si joué pianissimo d’un bout à l’autre de la pièce, soit par un autre instrument, soit par une bande. Tournant inlassablement autour de ce Si obstiné (clin d’œil aux initiales du dédicataire et créateur de la pièce, Heinz Holliger), le discours prolifère, la partie soliste étant comme mise en perspective ou « analysée » au crible de cette « constante », dans une recherche d’une « polyphonie virtuelle ».

Dans son Concerto pour clarinette, enfin, Beat Furrer fait lui aussi passer le son du soliste au crible de celui de l’ensemble, compressant graduellement des lignes mélodiques de plus en plus fragmentées, jusqu’à revenir à une mélodie originelle, « in statu nascendi » (à peine née).

Télécharger le programme

Programme :

Agata Zubelmono-drum, pour grosse caisse solo
Commande du Théâtre du Châtelet et de l’Ensemble intercontemporain, création mondiale

Yan MareszEntrelacs, pour six instruments

Mikel UrquizaOiseaux gazouillants et hibou qui se retourne, pour ensemble
Commande de l’Ensemble intercontemporain, création mondiale

Luciano BerioSequenza VII, pour hautbois

Beat FurrerConcerto pour clarinette et ensemble
Commande de l’Ensemble intercontemporain et du SWR Donaueschinger Musiktage, avec le soutien de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, création mondiale

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