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Lundi
11 octobre 2021
20h00

  • Grande Salle
  • de 20 à 36 €
  • Pass châtelet

Né à Buenos Aires, Juanjo Mosalini a grandi dans l’univers du tango argentin, dont son père est une figure majeure. Bandonéoniste renommé et recherché, il enseigne au conservatoire de Gennevilliers et multiplie les collaborations. Pour cette soirée, il célèbre Astor Piazzolla, qui a donné ses lettres de noblesse au tango dans la seconde moitié du XXe siècle.

Programme

Con el cielo en las manos, A. Piazzolla
Boedo, J. De Caro – arr. A. Piazzolla
Neotango, L. Federico – arr. A. Piazzolla
Marrón Azul, A. Piazzolla
El entrerriano, R. Mendizábal – arr. A. Piazzolla
Lo que vendra, A. Piazzolla
Allegro Tangabile, A. Piazzolla
Tristesas de un doble A, A. Piazzolla
Michelangelo 70, A. Piazzolla
Escualo, A. Piazzolla
Concierto para quinteto, A. Piazzolla

Entracte

Decarisimo, A. Piazzolla
Invierno porteño, A. Piazzolla
Fugata, A. Piazzolla
Retrato a Alfredo Gobbi, A. Piazzolla
Camorra 1, A. Piazzolla
Milonga Loca, A. Piazzolla
Verano porteño, A. Piazzolla
Adios Nonino, A. Piazzolla
Libertango, A. Piazzolla


Mosalini et fascination Piazzolla

Chez les Mosalini le bandonéon a toujours été là. Comme une pièce essentielle d’un puzzle de l’existence. Le grand père, familièrement appelé Toto, en jouait en amateur, sans doute séduit par cet instrument mystérieusement arrivé d’Allemagne dans le Rio de la Plata au début du XXe siècle. Musicien un temps vagabond, il a alors parcouru le pays argentin, l’instrument sous le bras, au gré de la demande.

Le père, Juan José né en 1943, exilé à Paris pour cause de dictature, a d’abord joué comme instrumentiste dans les derniers grands orchestres de Buenos Aires des années 60-70 avant de devenir, au bord de la Seine, un créateur inlassable au-delà de la tradition et une figure incontournable de la planète tango. À la fois interprète, compositeur, arrangeur, chef d’orchestre et enseignant,  il aime rappeler que c’est le bandonéon qui l’a choisi.

Le fils Juanjo, à l’initiative du concert Générations Piazzolla, est arrivé au bandonéon par hasard. Né en 1972 à Buenos Aires, il a commencé par le piano puis, ayant rejoint son père à Paris, il lui a un jour demandé par curiosité comment un débutant pouvait s’en sortir avec ce drôle d’engin à soufflet. La réponse est arrivée sous la forme d’un bandonéon posé sur ses genoux et d’une ferme injonction à en jouer. Au bout de quelque temps de pratique et après l’apprentissage de deux morceaux spécialement arrangés pour musicien novice, il a attiré l’attention d’abord d’une star de l’accordéon, Marcel Azzola, à la recherche d’un bandonéoniste – il y en avait alors peu – pour une émission de radio, puis d’une chorégraphe qui rêvait d’un bandonéon dans son spectacle. Un premier contrat avec la sensation qu’il faisait tout à l’envers, être sur scène avant de savoir vraiment jouer.

La suite est logique. Sollicité en permanence, il joue beaucoup, continue à se former avec un autre monument du tango, le pianiste Gustavo Beytelmann, découvre la torture quotidienne quand il compose, multiplie la formation d’ensembles à géométrie variable, initie petits et grands au maniement du bandonéon, produit des albums d’autres musiciens ou réalise et mixe des DVD. Bref il est du style touche à tout, comme il le dit lui-même, sauf qu’avec l’exigence comme moteur et l’excellence comme objectif, il ne risque pas de verser dans l’à peu près. Il a ainsi trouvé une voie personnelle, une sorte de tango d’aujourd’hui qui n’appartient qu’à lui, le bandonéoniste qui aime le rapport aux machines, le son amplifié et les musiciens chambristes avec lesquels il vit parfois des instants de grâce au sein d’ensembles de musique de chambre. Est-ce encore du tango ? Pour lui sans aucun doute le plus souvent. Est-ce dansable ? En bal non, mais sans difficulté pour les danseurs professionnels. Voilà d’ailleurs une affaire qui avait déjà divisé le monde du tango dans les années 40 et 50, lorsqu’Astor Piazzolla a décidé d’interpréter le répertoire traditionnel d’une manière totalement nouvelle et de composer des pièces où figurent nombre d’éléments empruntés au jazz et à la musique classique, écartant définitivement l’idée de composer ou d’arranger « pour les pieds », selon l’expression consacrée alors. Un point de rupture au zénith daté de 1955, lorsque Piazzolla, rentrant de Paris après avoir étudié avec Nadia Boulanger crée son Octeto Buenos Aires, formation emblématique et hétérodoxe au service du nuevo tango qu’il rêve d’instaurer.

Cette musique est entrée dans l’oreille de Juanjo adolescent avec Fuga y misterio et ne s’en est plus jamais échappé. « L’interprétation, dit-il, est d’une telle force, le message d’une telle puissance qu’il n’y a pas besoin de connaissance particulière pour se le prendre dans la figure et c’est une musique universelle ». Avec cette fascination, Juanjo ne pouvait que rendre hommage à Piazzolla à sa manière. Il a ainsi réuni une quinzaine de musiciens jeunes et moins jeunes, tous biberonnés génération après génération, à la musique de Piazzolla, au point, dit-il, d’avoir un rapport charnel avec elle. Avec eux il a formé l’équivalent de l’Octeto Buenos Aires pour parcourir une partie de son œuvre, des années 40 à la fin des années 80. On ne dansera donc pas au Châtelet mais il sera certainement facile de constater que la fascination a fait son effet et que ces musiciens sur scène sont bien devenus, comme le souhaite Juanjo, « des guerriers de cette musique ».

Jean-Louis Mingalon

Dans le cadre des saisons du Théâtre du Châtelet et du Théâtre de la Ville hors les murs

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