10 Mai 2024

Portrait

Yann Orhan

Réjouissant Thomas Dutronc

Frenchy 2 ?

Pour « Le Châtelet fait son jazz », nous réunissons vos deux mondes : Thomas Dutronc Frenchy et Thomas Dutronc Gypsy. L’album Frenchy est sorti en 2020, avec un casting de haut vol. Il s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires en trois ans. Vous nous donnerez au Châtelet un aperçu de Frenchy 2, mais comment est né le premier ?

Je rêvais depuis longtemps d’un opus qui rassemble des chansons françaises, notamment celles du siècle dernier, avec des couleurs nouvelles, jazz, rétro-cool, funky. Ça a été long et plein de rebondissements ! Au départ on devait avoir Tony Bennett sur une plage, qui nous offrait son enregistrement historique de Nuages en permettant que je dialogue avec lui de manière virtuelle. Malheureusement, tout a capoté au dernier moment et il a fallu trouver de nouvelles idées. On a d’abord contacté plusieurs grands chanteurs et chanteuses de jazz qui ont refusé… Et puis Iggy Pop a accepté, car il connaissait ma musique. À partir de là, tout a été plus simple et Diana Krall, Billy Gibbons, Haley Reinhart ou Youn Sun Nah nous ont rejoints pour enregistrer l’album. Je suis ensuite parti sur les routes avec le groupe du disque augmenté d’un trio de cuivres pour pallier l’absence des stars qui ne partageaient pas la scène avec nous. Pour «Le Châtelet fait son jazz», nous allons faire de nouvelles reprises avec un line up qui promet une enthousiasmante virtuosité ! J’ai voulu mettre à l’honneur deux maestros de stature internationale, Rocky Gresset et Stochelo Rosenberg, pour célébrer l’excellence et la fabuleuse guitare Frenchy de Django Reinhardt.

Vous êtes un fan inconditionnel de Django : comment cette fascination est-elle née ?

Je l’ai découvert un jour parmi les 33 tours de mes parents. Le premier morceau qui m’a fasciné a été une version de Nuages de 1949, j’avais à peine 20 ans et ça a été la révélation : il y avait un sens du rebond, une sorte de suspense dans chaque phrase, c’était proprement jubilatoire ! Il réunissait tout, il était pop dans son format, rock dans ses riffs et son énergie, jazz dans ses harmonies, son sens du rythme faisait pâlir les meilleurs musiciens du monde. Puis j’ai découvert qu’en France on avait d’immenses guitaristes d’origine manouche qui jouaient la musique de Django, tout comme dans le Mississippi on joue encore le blues. J’ai été à la rencontre de leur univers fabuleux. Pourquoi continuer à copier les Anglo-Saxons quand on découvre qu’on a chez nous une sorte de Mississippi ??! J’ai décidé de m’y mettre sérieusement et de ne plus travailler que ce style viscéral, tout sauf intellectuel, qui parle aux sentiments.

Propos recueillis par Laurence Haxaire

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