1 Avr. 2020

La vie du Théâtre

© Patrimoine Historique du Théâtre du Châtelet

#TchatArchive

Remontons le temps avec #TchatArchive ! A chaque date anniversaire, nous publierons une anecdote, une illustration, une information sur une première... La petite et la grande histoire, au jour le jour.

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1er avril… 1877 : LE VOYAGE DANS LA LUNE

L’un des derniers ouvrages d’Offenbach arrive au Théâtre du Châtelet dix-sept mois après sa création à la Gaîté-Lyrique avec une distribution presque identique. A l’occasion on renforce considérablement l’orchestre « Les musiciens et les solistes libres d’engagement peuvent s’adresser à M. Artus, au théâtre du Châtelet, de trois à quatre heures » et la « dernière répétition a eu cela de particulier que le directeur a mis les auteurs dans l’impossibilité d’y assister ». Mais le succès est là « M. Castellano a fait en deux mois 226 457 francs avec le Voyage dans la Lune » malgré « que le public enfin réclame une sonnerie quelconque l’avertissant de la fin des entr’actes » !

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2 avril… 1887 : LA CHATTE BLANCHE

On reprend cette féérie écrite en 1852 par Cogniard Frères, les jumeaux siamois du vaudeville. « La nouvelle attraction consistait à amener en scène l’immense bassin dans lequel on versait, en quelques minutes, soixante mille litres d’eau, au moyen d’une prise d’eau sur la Seine, et vidé chaque soir après le spectacleC’était la première fois – et il fallait pour cela la vaste et profonde scène du Châtelet – qu’on transformait un théâtre quelconque en un vrai canal de Venise ». Pour cette entrée au répertoire du Châtelet, c’est Juliette Simon-Girard qui reprend le rôle de Pierrette, actrice de théâtre et artiste lyrique très en vogue à l’époque, elle venait d’enchainer la création des rôles principaux des Cloches de Corneville de Planquette, Madame Favart puis La Fille du tambour-major d’Offenbach !

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3 avril… 1876 : LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

Malgré les inondations qui touchent Paris en février et mars de cette année, Le Tour du monde en 80 jours fait son arrivée au Châtelet après sa création au Théâtre de la Porte Saint-Martin en novembre 1874. « Cette pièce inaugure l’ère du théâtre scientifique. En changeant de navire, elle a changé de matelots. Un seul ne l’a pas quittée, c’est le contre-maître Alexandre ». Ce drame en 5 actes et 15 tableaux sera repris 24 fois au Théâtre du Châtelet, dont la dernière en 1940, pour un total de 3007 représentations. C’est bien entendu un record qui devrait tenir encore quelques années !

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6 avril… 1930 : RAVEL, PIANISTE ET CHEF D’ORCHESTRE

Ce dimanche après-midi aux Concerts Colonne, Maurice Ravel accompagne au piano Madeleine Grey dans ses Chansons madécasses écrites en 1926. Ensemble, ils enregistreront la première gravure de ces trois mélodies en 1932 : « elle est une des plus remarquables interprètes : une voix attractive, agréablement puissante et très limpide, Fauré lui a confié la 1re audition de ses dernières mélodies. Ceci pour vous dire qu’elle peut chanter autre chose que du Ravel » tels seront les propos du compositeur à Ernest Ansermet à son sujet. « A la fin de la séance, M. Maurice Ravel, conduisant lui-même son Boléro, n’a aucune peine à y remporter un vif succès personnel ». Créé à l’Opéra de Paris en 1928 dans sa version chorégraphique, l’œuvre attendra 1930 pour connaitre les honneurs du concert en France !

 

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8 avril… 1911 : LUCRECE BORGIA

Bien que Lucrèce Borgia n’entre au répertoire du Français qu’en 1918, cette représentation unique du drame de Victor Hugo donnée au profit de la Société des Prévoyants du Théâtre a bien lieu « grâce au concours de la Comédie-Française qui a prêté de fort beaux décors et l’élite de sa troupe tragique, dans une salle comble de l’orchestre aux derniers gradins des dernières galeries ». Si pour Madeleine Roch « les belles sonorités graves de sa voix puissante font toujours beaucoup d’effet sur le public », Albert Lambert fils (photo) « incarne en toute perfection les jeunes héros romantiques dont il a la jeunesse, la beauté, la force, la chaleur » et Raphaël Duflos « marque d’une autorité particulière un personnage impressionnant, félin, féroce, effrayant ». La recette a atteint 11 500 francs et « au début de la pièce on nous avait offert la surprise d’un agréable ballet » !

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10 avril… 2002 : ARABELLA

Pour le dernier opus de la collaboration entre Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal, le Théâtre du Châtelet brille de mille feux en confiant à Peter Mussbach une nouvelle production de cet opéra créé en 1933. Deux des plus grands artistes lyriques de leurs temps, Karita Mattila et Thomas Hampson, abordent pour l’occasion les rôles d’Arabella et de Mandryka pour la première fois. Et même si la soprano finlandaise manque à l’appel le soir de la première, il n’en demeure pas moins que ce sera un coup d’éclat, histoire aussi de rappeler les liens étroits qui unissent Richard Strauss et le Châtelet après ses concerts donnés en 1897 et 1907. Pour l’occasion Dohnányi dirige le Philharmonia, ce même orchestre qui se verra confier la création de l’ultime composition du maître allemand, Quatre derniers lieder, en 1950. Une page de l’histoire du Châtelet est écrite !

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16 avril… 1892 : LES ENFANTS DU CAPITAINE GRANT

« Les Enfants du capitaine Grant constituent avec Le Tour du monde en 80 jours et Michel Strogoff cette trilogie de pièces scientifico-dramatiques où l’imagination documentaire de Jules Verne (photo) s’étaye sur le métier scénique d’Ennery ». Reprise de la Porte Saint-Martin, la pièce au Châtelet a été montée beaucoup plus brillamment, plusieurs tableaux à sensation se succèdent, tels le naufrage du Britannia, le tremblement de terre dans les Andes, la débâcle des banquises ou l’inondation dans la forêt australienne, pour permettre aux enfants du capitaine de retrouver leur père… « La réunion de ces personnages s’achève vers une heure du matin après plus de cinq heures d’un spectacle luxueux et mouvementé » !

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17 avril… 1910 : GUSTAV MAHLER, DERNIER CONCERT EN FRANCE

« Le grand événement s’est accompli : Paris a entendu la deuxième symphonie de Mahler ». « Maigre, petit, le visage anguleux et glabre, les cheveux en touffes frémissantes, l’œil étincelant derrière ses lunettes d’or, Gustav Mahler est venu diriger, avec des gestes expressif » son œuvre créée quinze ans auparavant à Berlin. Une ovation sans fin a été faite par les artistes au célèbre chef d’orchestre compositeur. Les critiques s’enflamment, « l’œuvre de Mahler porte la marque, la griffe du génie », « on a l’impression d’une force qui vous attire et que l’on subit », « un musicien admirablement doué qui écrit, sans se soucier de la mode et du qu’en dira-t-on », « de la musique franche, saine et robuste, de la musique pour des foules qui sentent et qui vibrent et non pour des cénacles de demi-hommes en mal de continence ». Dix ans après sa dernière venue au Théâtre du Châtelet, ce concert historique sera le dernier donné par le compositeur en France. A l’issue, Gabriel Pierné organisera pour Mahler un dîner avec Claude Debussy, Gabriel Fauré et Alfred Bruneau…!

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 21 avril… 1888 : GERMINAL

« Le roman de Zola (1885) avait passionné le monde littéraire et le monde politique, et il avait fallu des bouleversements ministériels pour assurer enfin la représentation de la pièce qu’en avait tirée un dramaturge », William Busnach, en compagnie de l’auteur. « On avait compté aussi que tous les lecteurs de Germinal viendraient voir le drame » mais la presse est unanime à constater le piteux insuccès de la pièce : « on a rendu un assez mauvais service en levant l’interdiction qui pesait sur Germinal depuis plus de deux ans… l’ennui mortel qui s’est abattu pendant cinq heures sur les épaules du public endolories jusqu’au martyre… la direction du Châtelet n’a qu’une seule chose à faire : renouveler le plus vite possible son affiche » et c’est un échec retentissant . « Les auteurs, les directeurs s’adressèrent à la population ouvrière, en lui offrant une représentation gratuite, le 27 avril. Cette réclame eût pu être habile. Elle ne produisit pas le résultat attendu ». Germinal dut s’effacer après seulement 17 représentations !

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