Ce 22 juin, le Théâtre du Châtelet résonnera d’un souffle inédit : celui de 450 enfants, originaires de Paris et de Seine-Saint-Denis, unis en chœur autour du groupe marseillais Temenik Electric et d’un orchestre symphonique ORPHEON formé dans le 93. À l’initiative de l’association Villes des Musiques du Monde, cette édition exceptionnelle de La Cité des Marmots fait vibrer les murs d’un des hauts lieux de la culture parisienne avec une puissance peu commune.
Le projet s’intitule Douce France, clin d’œil tendre et politique à Rachid Taha, figure tutélaire des musiques de l’exil. Le concert revisite un répertoire algérien de l’exil et de la mémoire, réarrangé pour une rencontre inédite entre rock oriental et musique symphonique. Entre cordes et guitares saturées, voix enfantines et racines musicales profondes, c’est toute une histoire partagée entre les deux rives de la Méditerranée qui s’exprime : celle des diasporas, des chemins de migration, et des liens fraternels que la musique tisse là où les discours échouent.
Au-delà de l’exploit artistique, le geste est fort : faire entrer ces voix d’enfants, souvent issues des quartiers populaires, dans un lieu symbolique comme le Châtelet. Et avec elles, casser l’idée que la grande culture est réservée à quelques-uns. Car ici, ce sont les cultures populaires, le rock, la mémoire orale, qui dialoguent avec l’orchestre classique. Une manière de décloisonner les esthétiques, mais aussi les regards.
Ce concert marque l’un des temps forts de La Cité des Marmots, un projet de transmission artistique au long cours, mené tout au long de l’année dans les écoles. Il précède une autre grande date : le 4 juillet à La Courneuve, en ouverture du festival Multitude, où les enfants chanteront cette fois aux côtés de Faada Freddy, artiste charismatique venu du Sénégal.
Texte : La Cité des Marmots